Blog: L’avortement au Bénin

Publié par Mariamar Conon

ET SI L’ACCES A L’AVORTEMENT AU BENIN ETAIT SANS RESTRICTION? Pendant une de nos sensibilisations sur les stigmatisations liées aux services d’avortement, une dame à laisser entendre ce qui suit :

« Il y a quelques mois, j’ai vu ma fille mourir sous mes yeux dans un torrent de sang. Je suis resté paralysée, incapable de faire quoi que ce soit pour qu’elle reste en vie. En effet, après une grossesse non désirée, son partenaire et elle, se sont rendu chez un type du quartier pour un avortement clandestin qui a tourné mal. J’ai été informé quelques minutes avant sa mort. »

D’autres diront et si elle n’avait pas eu de rapport sexuel sans être prête ?

Et si elle n’avait pas décider d’avorter ?

 Ils auraient peut-être eu raison mais ne serait-elle pas en vie si elle avait eu droit à un avortement sécurisé ?

Comme cette jeune fille, plusieurs filles/femmes perdent la vie ;

Pleins d’autres perdent à jamais le droit de devenir un jour mère car n’ayant plus d’utérus des suites d’un avortement non sécurisé.

Tout ceci parce que la législation a mis des pincettes trop étroites sur l’offre des services d’avortement en la rendant restrictive.

En effet, Au bénin, selon la Loi 2003-04 du 03 Mars 2003 et en son article 17 portant sur la santé de la reproduction, l’interruption volontaire sécurisée d’une grossesse n’est possible que dans 3 cas :

  • Lorsque la vie ou la santé de la femme enceinte est en danger
  • Lorsqu’il y a malformation fœtal
  • En cas de viol ou d’inceste

En termes claires, aucune femme ne devrait obtenir le service d’avortement en dehors de ces conditions. Mais la vérité est que de nombreuses filles et femmes font recours à ce service dans la plus grande clandestinité car n’étant pas dans ces conditions. Ce qui constitue malheureusement un véritable problème de santé public.

Lever la restriction de la loi portant offre de service d’avortement, ne permettrait-il pas d’en finir définitivement avec les cas d’avortements clandestins, les morts liées aux IVG non sécurisée et permettra à chaque personne de décider d’avoir des enfants au moment opportun ?

Pour simple illustration, les pays qui ont légalisés le service présentent des taux d’avortement inférieur au profit de la prévalence contraceptive qui croît chaque année.

Cher gouvernent, chers décideurs

L’accès aux services d’avortements sans restrictions ou conditions permettra non seulement  aux filles et femmes de pouvoir vivre une sexualité plus épanouie avec la liberté de décider d’avoir ou non des enfants quand elles veulent mais évitera aussi d’autres dégâts liés à la clandestinité des services d’avortement. Et si on révisait l’article 17 de la Loi 2003-04 du 03 Mars 2003?

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